Toulouse et ses ponts: au fil de la Garonne

Aujourd’hui attardons nous sur les deux ponts du centre-ville de Toulouse qui enjambent la Garonne et d’explorer ses deux rives. J’ai déjà écrit au sujet de Toulouse à plusieurs reprises sur ce blog, c’est ma ville et je suis ravie d’être enfin revenue y habiter après des années plus ou moins loin pour des raisons professionnelles.

Il y a quelques années, j’habitais dans le quartier St Cyprien, sur la rive gauche de la Garonne. Pour me rendre en centre-ville, j’empruntais soit le Pont Neuf, soit le Pont St Pierre pour franchir le fleuve. Même si le plus souvent encore je me déplace en métro, c’est toujours un plaisir de traverser ces deux ponts à pied, pour profiter du paysage urbain et des bords du cours d’eau.

Le Pont Neuf

Construit au XVIe siècle, le Pont Neuf, comme son nom ne l’indique pas, est le 2e plus vieux pont de Toulouse encore debout, les plus anciens n’ayant pas résisté aux crues du fleuve. Car oui, dès sa construction, c’est bien le souci des caprices du cours d’eau qui sont au centre des considérations. Pour résister à la montée des eaux, on construit sept arches irrégulières; d’autre part, les piles du pont sont ouvertes par des lunes qu’ici on nomme « dégueuloirs » pour réduire les assauts de la Garonne. En effet, en laissant passer l’eau par les lunes, les piles du pont subissent moins de pression lors des crues.

Et il résiste ! En juin 1875, alors que la Garonne connait une crue millénale, les ponts de St Michel et Empalot sont emportés, le Pont Neuf tient bon même si l’eau arrive au niveau de la route. La Garonne était alors 11,40 mètres au-dessus de son niveau normal!

Le Pont Neuf, Toulouse

Depuis 2017, le premier dégueuloir du Pont Neuf est occupé par le Petit Garçon au Bonnet d’âne de l’artiste James Colomina. La petite statue en résigne rouge est posée sur le rebord de l’édifice, elle n’est pas fixée. Résistera-t-elle à une montée des eaux?

Le Pont Neuf, tout près de l’Hôtel Dieu (et Mitchka)

Vous voyez sur la dernière photo l’avancée de pierre devant l’Hôtel Dieu? Il s’agit des vestiges du Pont de la Daurade, également appelé Pont-Vieux, dont il ne reste pas grand chose. Construit au XIIe siècle, il a disparu au XVIIe siècle et reliait l’Hôtel Dieu au port de la Daurade.

Quant au plus vieux pont de Toulouse, il n’enjambe désormais qu’une avenue. Il s’agit du pont de Tounis, qui reliait l’ancien îlot de Tounis au quartier des Carmes et franchissait la Garonnette, cet ancien bras du fleuve asséché dans les années 60.

Avenue de la Garonnette

Le Pont St Pierre

Le Pont St Pierre a également résisté aux inondations de 1875, même si l’édifice que nous connaissons actuellement a été entièrement reconstruit dans les années 1980. Rive droite, la place St Pierre: haut lieu des festivités locales ! En face, sur la rive gauche, se dessine la silhouette de la chapelle Saint Joseph de La Grave, chapelle de l’hôpital du même nom.

La place St Pierre
Le Pont St Pierre, la chapelle de la Grave et l’hôpital de la Grave
Les Jacobins et le Pont St Pierre, vue du jardin Raymond VI

Quartier St Cyprien

Derrière les murs de la Grave, on trouve le jardin Raymond VI qui offre une parenthèse de verdure tout près du musée de l’affiche Toulouse (MATOU) et du musée des Abattoirs (le musée d’art contemporain).

Jardin Raymond VI
Jardin Raymond VI
Jardin Raymond VI
Le musée des Abattoirs
MATOU – Musée de l’Affiche de TOUlouse
MATOU

Dans ce parc, se cache le secret le moins bien gardé de tout Toulouse : la passerelle Viguerie, une passerelle métallique qui longe l’hôpital La Grave et surplombe le fleuve, oui, on marche dans le vide! La passerelle relie le jardin Raymond VI à l’ancien port de la Viguerie, aujourd’hui nommé Quai de l’Exil Républicain Espagnol. Là, le quai et un belvédère ont été réaménagés, on y trouve une Grande Roue à la belle saison.

Le pont St Pierre enjambant la Garonne, la Grave, l’église St Nicolas et l’ancien port de la Viguerie (sans la grande roue)
La passerelle Viguerie longeant l’hôpital de la Grave

Sur la rive gauche de la Garonne, nous sommes dans l’ancien faubourg St Cyprien. Lors de la crue de 1875, l’eau atteint 3,50 mètres de hauteur ; le faubourg est entièrement inondé : 1400 maisons sont détruites, on comptera plus de 200 morts. Sur certains bâtiments, on peut encore voir la hauteur atteinte par l’inondation. Des digues ont depuis été construites sur les deux rives pour protéger la ville.

Rive Droite

Sur la rive droite de la Garonne, entre les Ponts Neuf et St Pierre, se trouve le quartier de la Daurade. Profitant des récents travaux de piétonisation du centre-ville et de la rénovation de la place du même nom, l’ancien port de la Daurade est devenu une jolie aire de promenade s’ouvrant sur les quais de la Garonne. C’est d’ici que partent les croisières fluviales pour découvrir la ville autrement.

Port de la Daurade
Place de la Daurade et la rampe d’accès pour rejoindre les bords du fleuve
Quai de la Daurade

Au sud du Pont Neuf, rive droite, on peut déambuler le long du charmant Quai de Tounis, où Claude Nougaro possédait une maison (au numéro 112 – oui, encore un secret mal gardé…). Qu’il doit être agréable de vivre au dernier étage, derrière le feuillage des platanes, en face de la prairie des Filtres…

112 quai de Tounis

Derrière le Quai de Tounis, en empruntant la rue du Pont de Tounis dont je vous parlais plus tôt, on trouve le quartier des Carmes et ses ruelles, sûrement l’endroit où je préfère me promener dans Toulouse.

Alors, quand est-ce que vous venez passer un « pont » du mois de mai à Toulouse ? 

Pour visiter d’autres quartiers toulousains, n’hésitez pas à (re)lire mes reportages sur le quartier des Carmes ou le street art à Toulouse. Enfin, ici je vous aide à organiser un weekend complet et là je vous présente les petits musées toulousains.