Trois jours à Athènes


Je rêvais d’un voyage en Grèce depuis l’âge de douze ans, lorsque j’avais découvert en 6e l’Antiquité grecque et la mythologie. Depuis, mon intérêt pour ce pays n’a jamais baissé. Je me souviens avoir dévoré des livres de mythologie et avoir souvent regardé les photos d’amis de mes parents qui passaient presque tous les étés en Grèce avec grande envie. J’ai enfin posé le pied en Grèce au printemps 2016, lors d’un voyage de deux semaines organisé par mes soins. J’ai choisi de privilégier la découverte historique du pays en écartant volontairement les îles. De toute façon, en deux semaines, il faut bien faire des choix ! Mon choix s’est donc porté sur trois jours à Athènes, puis nous avons entamé un voyage itinérant de dix jours dans le reste du pays. J’avais bien entendu envie de me rendre dans les îles, mais ce sera pour un autre voyage.

Après une arrivée tardive à l’aéroport d’Athènes et une nuit près de l’aéroport, nous avons pris le métro le lendemain matin pour nous rendre en centre-ville. Une fois les sacs déposés, nous voici en marche pour le centre historique. Je ne propose pas d’itinéraire jour par jour, les monuments et lieux d’intérêt étant assez regroupés, nous sommes passés plusieurs fois à certains endroits.

L’ancienne Agora

Située au pied de l’Acropole et de son Parthénon, l’Agora est bien moins fréquentée que l’Acropole. Nous avons eu une chance incroyable d’y aller le matin, avec la fraîcheur, et de n’avoir presque aucun visiteur en même temps que nous! Centre de la vie publique antique, on y trouvait presque tout : commerces, services publics, sanctuaires. C’était aussi le lieu où les nouvelles s’échangeaient mais surtout là où brûlait le foyer d’Athènes, cœur de la ville. De nos jours, il ne reste pas grand-chose : ne manquez pas la visite du musée du site installé dans la reconstitution du Stoa Attalos (portique d’Attale) où des maquettes du site sont exposées. Jolie vue du site en visitant le temple d’Héphaïstos.

L’Ancienne Agora athénienne – arrière-plan: temple d’Héphaïstos
A droite: l’Ancienne Agora vue de l’Acropole. Au premier plan, à gauche, l’aréopage.

L’Acropole

Oui, ça grimpe. Oui, il y a du monde. C’est la seule visite en Grèce où nous avons vraiment souffert du monde lors de la visite. Le matin, l’après-midi, rien n’y fait, le lieu est toujours noir de monde. N’oubliez pas d’ajouter la chaleur selon la saison.

Les Propylées. Et non, vous ne serez pas seuls…

On accède au sommet de la colline par les Propylées, l’escalier monumental. Avant d’accéder à la terrasse centrale, vous passerez près du temple d’Athéna Nikê où se dressait une statue d’Athéna Nikê, la victorieuse. Enfin, vous accèderez à la partie la plus élevée: ancienne forteresse, rocher sacré, destruction, reconstruction, abandon, église, mosquée, dépôt de munitions, pillage, … que de péripéties à 156 mètres d’altitude! Les vestiges qui nous sont parvenus datent du Ve siècle avant notre ère, lors de la reconstruction ordonnée par Périclès et menée par le sculpteur Phidias. Le Parthénon avait conservé ses murs et son toit jusqu’au XVIIe siècle ; ils ont disparu lors d’une explosion en 1687. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le Parthénon n’était ni un temple ni un lieu de culteL’Erechthéion, ce petit temple sur la gauche lors de notre arrivée, était l’endroit le plus sacré pour les Grecs sur l’Acropole. Selon la légende, c’est là que Poséidon aurait planté son trident lors de sa dispute avec Athéna. La déesse aurait répondu en faisant pousser un olivier. Les Caryatides (colonnes en forme de femmes) ne sont pas les statues originales. A cause de la pollution, elles ont été remplacées par des copies. Cinq des six statues originales se trouvent au musée de l’Acropole en contrebas. Peu d’explications sur place, investissez dans un bon guide.

Le Parthénon, en cours de restauration.
Le Parthénon
L’Erechthéion, temple sacré
Les Caryatides

La visite de l’Acropole comprend également la visite de l’Odéon d’Hérode Atticus, construit à l’époque romaine et toujours utilisé pour des représentations lors du Festival d’Athènes, et du théâtre de Dionysos malheureusement en très mauvais état. Dans cette partie, peu de visiteurs, par contre, cherchez bien, il y a quelques tortues. La sortie située près du théâtre de Dionysos permet de rejoindre rapidement le musée de l’Acropole.

Odéon d’Hérode Atticus

Musée de l’Acropole

Bizarrement, le site de l’Acropole et le musée de l’Acropole ne sont pas gérés par le même organisme, les billets ne sont pas communs.

Si, tout comme moi, vous avez besoin d’explications et de détails lors des visites historiques, cette visite est indispensable. Nombreuses galeries avec des explications détaillées en grec et en anglais, explications simplifiées pour un parcours avec les enfants, sur les différentes constructions de l’Acropole. Ne manquez pas non plus les maquettes qui reconstituent le site selon les époques. Pour ma part, j’ai particulièrement aimé pouvoir flâner entre les Caryatides, les vraies! Seules cinq sont dans ce musée, la sixième est à Londres, au British Museum. Elles sont immenses, on peut tourner autour, les admirer sous toutes les coutures. Les coiffures sont notamment toutes différentes.

Caryatide, détail
Les Caryatides

Le dernier étage du musée est entièrement consacré au Parthénon. La vidéo proposée apporte de nombreuses informations sur le monument. Les frises extérieures ont été reconstituées mais sachant que la grande majorité de ces frises se trouvent au British Museum depuis deux cents ans… il y a bien quelques originaux restés en Grèce, mais on est surtout frappé par ce vide. Bien sûr, cette scénographie n’est pas due au hasard. La Grèce attend le rapatriement et souhaite marquer les esprits lors de la visite: quelle immense perte pour le patrimoine national.

Salle consacrée aux frises du Parthénon
Salle consacrée aux frises du Parthénon

Colline des Muses et Colline des Nymphes

C’est de là, oui, de là, à 147 mètres d’altitude sur la colline des Muses située au sud de l’Acropole que vous aurez la meilleure vue sur la ville ainsi que sur les monuments de l’Acropole.

L’Acropole vu de la colline des Muses

Cette colline fut d’ailleurs notre première visite athénienne. Après avoir parcouru la voie piétonne qui encercle les sites antiques, nous avons traversé un petit bois, grimpé la colline par un chemin rocailleux jusqu’au monument funéraire Philopappou afin de profiter d’une splendide vue sur la ville et l’Acropole. Par temps clair, on voit même le port du Pirée. De plus, l’endroit est peu fréquenté par les touristes, nous y avons surtout croisé des Athéniens en promenade familiale ou entre amis. Toujours dans le même parc, côté ouest, sur la colline des Nymphes se trouve la Pnyx. De nos jours, c’est un terrain idéal pour profiter d’un pique-nique entre amis en fin de journée avec une vue imprenable, jadis l’ecclesia, réunion de l’Assemblée du Peuple.

L’Acropole et la colline du Lycabette vues de la Pnyx

Le quartier de Plaka

Situé au nord-est de l’Acropole, au pied du rocher, le quartier de Plaka renferme plus de magasins de souvenirs que d’artisanat local et de bien plus de visiteurs étrangers que d’Athéniens, mais comment faire l’impasse? C’est absolument charmant : petites rues, escaliers, bougainvillées en fleur, couleur des pierres chatoyantes, un vrai dédale où il fait bon flâner tôt le matin.

Plaka

Monastikari

Moins charmant que Plaka, plus contemporain, c’est dans ce quartier que se cache l’Agora romaine, la Bibliothèque d’Hadrien, la mosquée Tsizdaraki ou le marché aux puces. Très touristique, beaucoup de monde. C’est le lieu où acheter des souvenirs plus ou moins made in Greece

Voie piétonne Apostolou Pavlou

Cette promenade piétonne permet d’effectuer un tour complet de la colline de l’Acropole par le sud. Située entre deux stations de métro (Thissio et Akropoli). Cette large artère entièrement pavée est très agréable, il y a des marchands ambulants, des petites échoppes ou des terrasses de cafés tout le long du parcours qui nous offrent de jolis points de vue. Elle permet d’accéder facilement à pied à de nombreux sites antiques comme l’Agora, l’Acropole, la colline de Philopappou ou encore le musée de l’Acropole.

Musée national d’archéologie

Relativement éloigné des sites que j’ai mentionné jusqu’à présent, le trajet entre l’hyper centre et le musée national d’archéologie peut aisément se parcourir à pied par l’avenue Eolou qui est en partie piétonne et commerçante.

Ce musée est bien entendu gigantesque. Nous avons essayé de suivre une visite chronologique pour ne pas trop se perdre. Les collections sont riches, denses, variées. Tout n’est pas exposé bien sûr. Cette visite permet de découvrir des objets trouvés sur des sites ailleurs en Grèce, tout le reste du séjour nous n’arrêtions pas de nous dire « ah oui, on l’a vu au musée à Athènes ».

Dans le désordre : découvertes venant de Mycène, Egine, des Cyclades, de Santorin, des statues de dieux, de déesses, des jeunes hommes (kouroi), des jeunes femmes (korai), des vases, des amphores, des fresques, des bas-reliefs, des figurines, des bijoux. Une visite vraiment incontournable. Ne manquez pas de faire une halte dans l’agréable cour ombragée du rez-de-chaussée.

Et la place Syndagma? Ne riez pas, on a oublié d’y aller…

Côté pratique

Langue

Pas de panique, la plupart des panneaux et indications importantes sont transcrites en alphabet latin.
L’anglais est largement pratiqué, le français parfois. N’hésitez pas à apprendre ces trois mots magiques :

Bonjour : Kalimera – Yassass

Merci : Efkaristo

De rien : Parakalo

Sites et musées

Nous avons eu la chance de ne pas payer les entrées de l’Agora, de l’Acropole et du Musée national d’archéologie, le 18 avril est en effet la journée internationale des monuments, l’entrée dans de nombreux sites est gratuite. Plusieurs fois dans l’année, ces lieux sont gratuits :

– les premiers dimanches du mois de novembre à mars
– les 25 mars et 28 octobre (fêtes nationales)
– le 6 mars
– le 18 avril (journée internationale des monuments)
– le 18 mai (journée internationale des musées)
– le 5 juin
– lors du week-end « Journées du Patrimoine » en septembre.

Nous n’avons payé que l’entrée au Musée de l’Acropole : 5€.

Les musées et les grands sites sont souvent ouverts en saison jusqu’à 20h. Pour éviter la foule, essayer d’y aller en fin d’après-midi quand les groupes sont partis ou alors soyez-y dès l’ouverture (8h30 en général). Vérifiez bien les horaires en ligne avant d’y aller.

Restaurants

– Restaurant Krasopoulio & Kokkora – quartier Psiri

Petite terrasse ombragée dans une rue piétonne ou agréable salle à la déco éclectique agrémentée de vieilles photos en noir et blanc, d’affiches d’une autre époque, de vieux appareils photos et d’horloges par dizaine. Très bon accueil, on nous a offert le dessert et le digestif ! (enseigne en grec uniquement)

– Scholarchio Ouzerie Kouklis – quartier Plaka

Les. Courgettes. Frites.

Le. Tarama.

Voilà, tout est dit. Vous allez dans ce restaurant, c’est un ordre, et vous commandez du tarama fait maison et des courgettes frites. C’est étonnamment dans Plaka, ce quartier très touristique, que nous avons trouvé le meilleur restaurant de notre séjour! Le concept est très intéressant, surtout si vous êtes au moins deux. Pour 15€, vous avez droit à un certain nombre de plats à partager. Nous étions deux, nous avons eu cinq plats à partager, si vous êtes trois, vous aurez sept plats ; si vous êtes quatre, dix plats. L’eau et une autre boisson sont comprises, ainsi que le pain et le dessert! Nous sommes allés dans ce restaurant après 14h, heure où les Grecs passent à table, nous étions les seuls touristes. Très bon accueil polyglotte.

– Kalipatera – quartier Psiri/Monastiraki

Bon accueil et service très rapide, ça tombe bien nous étions fatigués et pressés de rentrer ce soir-là. Jolie terrasse sur des ruines antiques.

– Seychelles – quartier Keramikos

Adresse très courue, un conseil : réservez. Miam miam les mezze. Prix très sages. Jolie salle à l’intérieur avec cuisine ouverte sur la salle.

Transports

Le métro relie l’aéroport au centre-ville, très pratique. Tarif : 9€ par personne.

Les monuments ou sites historiques sont tous proches les uns des autres, se promener à pied est la meilleure des solutions. Selon l’endroit où vous logerez, vous n’aurez peut-être besoin que d’un ou deux trajets en bus ou métro par jour. Vérifiez bien si la carte offrant les trajets en nombre illimité est vraiment rentable. Nous n’en avons pas eu besoin, nous logions à moins de quinze minutes à pied de l’hyper centre historique. Nous n’avons pris le métro que deux fois, le premier jour en arrivant de l’aéroport et le dernier jour pour récupérer la voiture louée et quitter la ville.

Ticket simple : 1,40€

Logement

Nous avions loué une chambre chez l’habitant via Airbnb dans le quartier Keramikos. La station de métro la plus proche était Metaxourgio. Quartier calme, nombreux commerces et seulement à dix-douze minutes à pied de l’entrée de l’Agora.

Si vous me connaissez, vous savez que je suis une utilisatrice régulière du site Airbnb. Depuis 2012, j’ai séjourné dans plus de 80 lieux loués par l’intermédiaire de ce site (dans plus de 15 pays différents): chambre chez l’habitant (à Athènes notamment), appartement ou maison, logement atypique.

Si vous ne connaissez pas airbnb, je vous invite via ce lien à découvrir ce site avec un chèque cadeau de bienvenue de 23€.

Après ces trois jours à Athènes, nous avons loué une voiture pour parcourir le reste du pays durant 11 jours, la suite du voyage est disponible ici si vous êtes curieuses et curieux! N’hésitez pas à commenter cet article, être-vous déjà à Athènes? Ou Ailleurs en Grèce? Quel a été votre coup de cœur?